Points lumineux et éclairage : norme NF C 15-100

Les circuits d'éclairage d'une habitation sont également régis par la norme NFC 15-100 avec malheureusement plus ou moins de précision. En effet, quelques notions sur les points lumineux mériteraient d'être mieux traitées, en particulier sur la gestion des LED et sur la définition d'un point lumineux. C'est ce que nous allons traité dans cet article dédia aux circuits de lumière des logements résidentiels.

Sommaire

  1. Qu'est ce que la notion de point lumineux pour la norme NFC 15-100 ?
  2. Combien de circuits d'éclairage minimum dans une habitation ?
  3. Quelle quantité de points d'éclairage dans une chambre ?
  4. Combien d'éclairage dans un séjour ou pièce principale ?
  5. Nombre d'emplacements pour les lumières dans une cuisine ?
  6. Quantité de points lumineux dans une salle de bain ?
  7. Quantité d'éclairage dans les autres pièces ?
  8. Que dit la norme pour les points d'éclairage en extérieur ?
  9. Qu'est ce que le point de centre dont parle la norme NFC 15-100 ?
  10. Qu'est ce qu'un boitier DCL ?
  11. Quel ampérage pour un disjoncteur de circuit de lumières ?
  12. Quelle courbe choisir pour un DPN de circuit d'éclairage ?
  13. Quel type de disjoncteur différentiel pour les lumières ?
  14. Combien de points lumineux par disjoncteur modulaire ?
  15. Quelle section de câbles électriques pour les lumières ?
  16. À quelle hauteur doit-on positionner un interrupteur de circuit lumineux ?

Qu'est ce que la notion de point lumineux pour la norme NFC 15-100 ?

Il s'agit probablement de la notion la plus délicate à aborder concernant l'éclairage de votre habitation et c'est par cette notion que nous allons commencer, car elle est déterminante pour le reste de l'article. Alors qu'est ce qu'un point lumineux précisément ?

Il ne faut pas confondre point lumineux et point d'allumage. Sur beaucoup de forums ou de blogs, vous risquez de trouver des données erronées ou des nuances qui sont mal comprises. Le point d'allumage c'est ni plus ni moins que l'interrupteur qui permet d'allumer et d'éteindre la lumière dans une pièce. Rien n'empêche de brancher plusieurs interrupteurs pour une seule lumière, c'est même souvent le cas, par conséquent on ne peut décompter le nombre de points lumineux en fonction des interrupteurs.

Pour comptabiliser la quantité de points lumineux, on part du principe qu'un point lumineux correspond à un emplacement lumineux. C'est à dire qu'un plafonnier, une suspension, une applique murale ou un lustre compteront chacun pour un point lumineux, qu'ils disposent d'une ou de plusieurs ampoules.

Attention cependant, les spots et les bandeaux LED ne se décomptent pas du tout de cette manière. Du fait de leur faible puissance électrique, on effectue le décompte par tranche de 300VA (ou 300W) = 1 point lumineux.

Combien de circuits d'éclairage minimum dans une habitation ?

La norme NFC électricité nous indique la quantité de circuits obligatoires minimum à mettre en place d'une habitation. Pour les lumières, elle nous impose un minimum de 2 circuits d'éclairage pour un logement d'au moins 2 pièces : >= T2.

Néanmoins, pour les petits logements < T2, c'est à dire les T1bis ou les studios, une dérogation est possible afin de n'installer qu'un seul circuit pour les lumières.

Quelle quantité de points d'éclairage dans une chambre ?

Dans une chambre, peu importe sa superficie, vous devez prévoir au minimum un point de centre avec terminaison DCL qui peut être soit au plafond pour recevoir un plafonnier ou un lustre, soit sur un mur pour une applique murale.

Combien d'éclairage dans un séjour ou pièce principale ?

Une pièce principale comme un séjour doit être équipée obligatoirement d'au moins 1 point d'éclairage. Le circuit permettant la création de cet emplacement lumineux doit être équipé d'un boitier DCL de terminaison afin de pouvoir y accrocher en toute sécurité un plafonnier ou une suspension.

Nombre d'emplacements pour les lumières dans une cuisine ?

Une cuisine, à l'instar d'une chambre ou d'un séjour doit impérativement être également équipée d'un point de centre pouvant accueillir une suspension ou un lustre. Ce point lumineux doit être lui aussi terminé par un boitier DCL aux normes permettant de sécuriser le raccordement et supporter la charge du luminaire.

Quantité de points lumineux dans une salle de bain ?

La salle de bain est une pièce délicate pour réaliser une installation électrique, la norme est nettement plus rigide concernant cette pièce et il faut bien dire que cela est logique compte tenu du fait qu'il s'agit d'une pièce d'eau. Comme vous le savez probablement déjà, la norme découpe virtuellement la salle de bain en plusieurs volumes.

Ces volumes permettent de créer une réglementation spécifique pour chacun d'eux. Néanmoins, bien que des zones déterminées existent, la création d'un point de centre reste une obligation pour cette pièce. Mais ce n'est pas tout, vous pouvez tout de même installer des luminaires à des endroits que l'on peut qualifier de "dangereux", si vous respectez certaines règles sur le choix du matériel et/ou de sa tension d'alimentation.

Petit rappel des différents volumes pour la salle de bain :

Volumes de la salle de bain pour une installation électrique à partir de la norme NF C 15-100

Comme vous pouvez le constater, il existe des volumes autour des points d'eau tels que la baignoire, la douche ou le lavabo qui sont représentés par le volume V1. Bien que cela puisse être surprenant, il peut être autorisé d'installer un luminaire à ces endroits à partir du moment où il respecte la norme IP67, c'est à dire une immersion totale à une profondeur maximale de 1 mètre.

En zone V2, vous pouvez mettre en place un éclairage respectant la norme IP65, c'est à dire résistant à une projection de jets d’eau à la lance. En zone V3 cette obligation descend à IP44 (projections et les éclaboussements d’eau) et enfin en V4 il faudra du IP61 (protection contre les chutes de gouttes d’eau).

Concernant l'installation de spots au dessus d'une douche ou d'une baignoire la réglementation est la suivante :

  • Hauteur >= 225 cm : autorisation d'installer des spots en 230V
  • Dans le volume V3 : spot de classe 2 obligatoire
  • Dans le volume V2 : spot avec transformateur 12V de ce type obligatoire (le transformateur devra se trouver impérativement en V4)

Quantité d'éclairage dans les autres pièces ?

La norme NFC 15-100 indique que toutes pièces présentant une surface ou un dégagement > 4 m² doit être équipée d'un dispositif de connexion luminaire DCL. Seul les WC ne semble pas concernés par cette obligation, néanmoins, dans la pratique, les toilettes sont systématiquement éclairées.

Que dit la norme pour les points d'éclairage en extérieur ?

Décidément, quoi que l'on se pose comme question concernant l'éclairage en électricité domestique, on trouve la réponse dans la norme NF C 15-100, même pour la lumière en extérieur. Cette dernière nous indique que chaque accès à l'intérieur du logement depuis l'extérieur doit être équipé d'un point lumineux à l'extérieur.

Ce point lumineux doit être installé au dessus de l'accès, son rôle est de simplifier l'entrée des habitants dans l'habitation pendant la nuit.

Qu'est ce que le point de centre dont parle la norme NFC 15-100 ?

Il est obligatoire d'équiper les pièces > 4 m² d'au moins 1 point lumineux terminé par un boitier DCL sur lequel viendra s'accrocher une suspension ou un lustre. Même si vous ne souhaitez pas utiliser cet emplacement pour y accrocher un luminaire, ce dernier doit tout de même être présent dans la pièce, généralement en son centre et au plafond. C'est pour cette raison que l'on parle de point de centre.

Qu'est ce qu'un boitier DCL ?

DCL signifie tout simplement : dispositif de connexion luminaire. Il s'agit d'une boite en plastique qui s'encastre dans le plafond et se fixe de la même manière qu'une boite d'encastrement dans un mur. Dans ce boitier DCL arrive les fils électriques destinés à alimenter les ampoules.

Le boitier DCL est généralement installé au centre de la pièce (d'où parfois l'appellation de point de centre) mais peut également être installé sur un mur pour un dispositif luminaire en applique. La boite doit pouvoir résister à une charge d'au moins 25 kg.

Quel ampérage pour un disjoncteur de circuit de lumières ?

Aussi étonnant que cela puisse paraitre, la norme n'impose pas de minimum d'ampérage pour la protection des circuits d'éclairage. Néanmoins, elle contraint à l'utilisation d'un DPN au maximum de 16A par circuit.

Dans la pratique, on utilise rarement un disjoncteur bipolaire de 16A pour un circuit de lumières, on préfèrera largement utiliser des 10A qui sont nettement plus adaptés. En effet, avec l'avènement des ampoules à basse consommation, l'utilité de protéger un circuit en 16A n'a plus aucun sens car on atteint jamais de telles puissances dans les faits.

Quelle courbe choisir pour un DPN de circuit d'éclairage ?

Comme nous l'avons déjà abordé dans notre article sur les prises électriques, il existe 3 courbes de déclenchement sur les DPN pour les installations domestiques : B, C et D. Pour les circuits d'éclairage, l'utilisation d'un disjoncteur modulaire courbe C est tout à fait indiqué. En réalité, les DPN courbe C sont utilisés dans l'immense majorité des cas.

Quel type de disjoncteur différentiel pour les lumières ?

Beaucoup d'entre vous ne le savaient peut-être pas, mais il existe différents types de disjoncteurs. Il ne s'agit pas d'acheter un disjoncteur uniquement en fonction de son ampérage, ce serait trop facile!

Pour les lumières, il est recommandé par la norme d'utiliser des disjoncteurs différentiels de type AC ou A. Nous vous proposons ce tableau récapitulatif qui provient de notre dossier complet sur les prises :

Tableau récapitulatif des types de disjoncteurs à utiliser en fonction des appareils selon la norme NF C 15-100

Combien de points lumineux par disjoncteur modulaire ?

Maintenant que nous avons vu et compris la notion de point lumineux, le type de disjoncteur à utiliser et quelle courbe de déclenchement est adaptée aux circuits d'éclairage, voyons combien de lumières vous avez le droit de raccorder sur votre disjoncteur.

Autant il y a certaines ambiguïtés concernant les lumières sur la norme NFC 15-100, autant sur ce point il n'y en pas puisque cette dernière contraint et limite à 8 points lumineux par circuit protégé par un disjoncteur.

En théorie nous obtenons, par exemple :

  • 3 lustres + 2 plafonniers + 1 suspension + 2 appliques = théoriquement 8 points lumineux = théoriquement 1 circuit
  • 42 spots LED de 7W (294W) = théoriquement 1 point lumineux (souvenez-vous 1 point lumineux = 300W de spots LED max)

Ces exemples sont conformes à la norme NF C 15-100, néanmoins, en pratique, ils sont inapplicables et peu conseillés. Il est hautement judicieux de répartir de manière plus intelligente les circuits d'éclairage dans une habitation. Par exemple 1 disjoncteur 10A pour protéger 2 chambres, 1 salle de bain + 1 WC, ou encore 1 séjour + 1 cuisine ouverte.

Quelle section de câbles électriques pour les lumières ?

Le dimensionnement de la section du câble pour un circuit lumineux est très bien documenté dans la norme NFC électricité. Cette réglementation nous impose un câble avec fil en cuivre d'un minimum de 1.5 mm² de ce type. Néanmoins, bien souvent, vous trouverez des circuits lumière utilisant du 2.5mm² pour des raisons de coût tout simplement, car bien souvent, quand il reste du 2.5mm² sur une bobine entamée et bien autant la terminer.

La problématique avec le câble ou la gaine pré-filée en 3x2.5 mm² est que souvent le fil est trop gros pour les connecteurs automatiques des interrupteurs, ce qui oblige à utiliser du 1.5 mm². Néanmoins, certaines marques proposent des interrupteurs qui permettent de raccorder le circuit lumineux en 2.5 mm².

À quelle hauteur doit-on positionner un interrupteur de circuit lumineux ?

Tout appareillage de contrôle que ce soit une prise ou un interrupteur doit être installé à une certaine hauteur et parfois à certains endroits précis dans une pièce, et ce pour répondre à la réglementation sur l'accessibilité des personnes à mobilité réduite.

En ce qui concerne les interrupteurs qui commandent des circuits lumineux, ces derniers doivent être installés à une hauteur comprise en 90 et 130 cm à partir du niveau du sol. De plus, l'interrupteur devra être positionné à coté d'un accès tel qu'une porte d'entrée dans la pièce.

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