Chapes flottantes traditionnelles ou liquides sur isolants
Vous souhaitez isoler votre sol mais le problème est que votre plancher est une dalle en béton armé et qu'il est inimaginable de tout casser pour la refaire. La solution de la chape flottante va donc naturellement se présenter. Ce procédé permet d'éviter de toucher à votre dalle, qui est, rappelons-le, un élément structurel de votre habitation qu'il n'est jamais très bon de modifier. Intéressons-nous à cette méthode de chape flottante isolée de plus près.
Sommaire
- Qu'est ce qu'une chape flottante ?
- Quels avantages des chapes flottantes ?
- Quels inconvénients des chapes flottantes ?
- Comment réaliser une chape flottante ?
- Dans quels cas faut-il faire une chape flottante ?
Qu'est ce qu'une chape flottante ?
Le terme flottant signifie que la chape repose sur une couche d'isolants tout en étant totalement désolidarisée des murs et du sol, ce qui lui permet d'évoluer de manière totalement autonome par rapport au reste du bâti et d'être protégée des éventuels mouvements du bâtiment au niveau des murs, des parois, des cloisons ou du sol.
Avec ce procédé, on cumule donc trois gros avantages en permettant d'améliorer très significativement la résistance thermique du sol de votre habitation tout en limitant les risques de fissuration de votre chape à cause d'un mouvement de maçonnerie. Enfin, la chape offrira un support propre, sain et plan pour venir poser en toute sérénité votre revêtement de sol type carrelage, dalles ou lino.
La conception d'une telle chape passe par l'utilisation de panneaux isolants rigides en polyuréthane (pour la performance thermique du matériau) ou en polystyrène (pour son coût bien plus réduit). Généralement, ces panneaux sont rainurés bouvetés, et les jonctions sont calfeutrés à l'aide d'un scotch pare-vapeur permettant d'éviter la moindre remontée d'humidité depuis le sol. Ils offrent également une résistance à la compression importante leur permettant de supporter la charge appliquée par un plancher courant.
Bien-sûr, comme pour chaque type de chape, une bande périphérique de désolidarisation doit être installée sur le pourtour de la pièce au niveau des murs pour séparer physiquement l'ouvrage du bâti. Mais il est aussi d'usage de faire remonter l'isolant au bas du mur afin de supprimer complètement le pont thermique souvent présent à cet endroit. De plus, pour les chapes de plus de 10 m², il est d'usage de prévoir des joints de fractionnement permettant d'éviter d'éventuelles fissures ultérieures du fait d'une superficie trop importante.
Une fois la surface de la pièce isolée et calfeutrée, la chape est coulée soit avec un mortier épais sur une base de liant ciment qui sera tiré à la règle de maçon, soit par un mortier liquide type anhydrite fabriqué en centrale et déposé par camion pompe et camion toupie.
- Documentation technique sur les types de chapes
- Technique de la chape désolidarisée
- Technique de la chape adhérente classique
- Procédé de la chape sur plancher chauffant
Quels avantages des chapes flottantes ?
Il s'agit d'une méthode qui offrent beaucoup d'avantages et qui est à privilégier lorsqu'elle est réalisable :
- Possibilité d'isoler fortement le sol (en fonction de la hauteur de réserve naturellement)
- Permet de corriger un éventuel défaut de planéité
- Offre un support solide, sain, sans aspérités et plan pour poser un revêtement
- Permet de passer des réseaux soit dans les isolants soit dans la chape (sauf liquide)
- Technique qui peut être couplée à un système de plancher chauffant (ce n'est pas le sujet ici)
- Réalisable à la bétonnière dans le cas d'un mortier traditionnel
Quels inconvénients des chapes flottantes ?
C'est une méthode qui offre plus d'avantages que d'inconvénients, mais il en existe cependant quelques-uns :
- Système onéreux, en particulier les panneaux isolants en PU qui coûtent un bras
- Nécessité d'avoir un support de dallage relativement plan car vous ne pourrez pas rattraper de gros écarts
- Difficultés éventuelles pour acheminer le mortier ou le préparer sur place en fonction de l'endroit
- Fatiguant et difficile physiquement si vous faites un mortier à la bétonnière à tirer à la règle
Comment réaliser une chape flottante ?
C'est un ouvrage qui va prendre un certain temps de mise en œuvre car il y a tout de même beaucoup d'étapes à respecter. Réaliser une chape flottante demande un gros travail de préparation mais aussi pour le coulage, en particulier si vous concevez le mortier traditionnel vous-même. Quelles sont ces étapes de conception ?
- La dalle porteuse doit être nettoyée, dépoussiérée et éventuellement réparée si elle présente de grosses aspérités
- La planéité de la dalle doit être corrigée si nécessaire sous peine d'avoir une performance thermique hétérogène
- Disposition des panneaux isolants sur le sol à l'aide des rainures présentes sur chaque élément
- Calfeutrage des jonctions de panneaux à l'aide d'un adhésif pare-vapeur afin d'éviter au mortier de couler entre les panneaux
- Application de la bande périphérique de désolidarisation en bas des murs (possibilité de faire remonter des panneaux isolants sur les murs également)
- Dépose du mortier traditionnel à la bétonnière électrique ou liquide (en centrale) selon votre choix
- Temps de séchage : quelques jours pour une chape fluide anhydrite, 3 semaines sur une base ciment
Dans quels cas faut-il faire une chape flottante ?
La chape flottante est une solution vraiment intéressante car sans détruire votre dallage existant, vous pouvez ainsi créer un nouveau support de revêtement tout en isolants fortement votre sol. En effet, rien que 10 cm de panneaux en polyuréthane vous permettront d'obtenir un R de 4.5 au niveau du sol, ce qui est pas mal! Alors, quand choisir cette technique ?
- Lorsque votre dalle joue un rôle structurel dans la conception de votre bâtiment : dalle solidarisée, poutrelles hourdis
- Lorsque votre dalle n'est pas du tout isolée et que vous souhaitez isoler votre sol sans tout casser
- Lorsque vous changez de revêtement de sol, c'est l'occasion pour effectuer ces travaux
- Lorsque votre hauteur sous plafond permet cette réhausse du sol de 15 à 25 cm (hauteur de réserve)